jeudi 28 septembre 2017

Lucien-Clergue

Lucien Clergue

Des tirages noir et blanc rangés dans des milliers de boîtes, titrées « Picasso », « Cocteau », « Saint- John Perse », « Brasilia »… Des appareils par-ci par-là sur les étagères, des affches de corrida sur les murs, des plafonds dont la peinture s’écaille avec grâce… Bienvenue chez Lucien Clergue, dans l’atelier qui jouxte sa demeure au coeur de la vieille ville, de sa ville, Arles. Lui d’habitude volubile, gentil bougon, n’est pas en forme en cette fin de journée estivale. Pourtant, la parole revient dès qu’il s’agit d’évoquer sa vie, sa chère Camargue et ses amis, ceux qui ont su déceler le photographe qu’il deviendrait. Il prend son souffle, boit un verre d’eau près de sa femme Yolande. Et sort de sa bouche une épopée aux côtés de géants du XXe siècle.
Comment en 1953, à 18 ans, plein d’aplomb, il aborde le dieu Picasso, qui sort des arènes arlésiennes, pour lui montrer à la va-vite quelques-uns de ses tirages, « des surimpressions d’une fille pour qui je devais avoir le béguin. Ce n’était pas terrible »… Picasso s’arrête, le regarde et dit à ce jeune homme frêle : « Il faut travailler, je voudrais en voir d’autres. » Clergue en parle, aujourd’hui encore, avec une pointe d’émotion dans la voix : « C’était magique. J’ai foncé chez moi et je m’y suis mis. » Lucien a des rêves de cinéma, de théâtre. Il s’arrange pour emprunter le Rolleifex ...
(Paris-Match.fr)

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire