samedi 30 septembre 2017

Monroe

Facebook m'a suspendue pour huit jours,
j'avais publié les photos que je publie ici...

Facebook qui laisse des pages néonazies,
interdit des photos de nus qui sont à peine plus nues qu'une pub de parfum aujourd'hui.
Du nu des années 1950...
Pudibonderie mal placée je trouve,
dans un pays ou le port d'arme est autorisée et la violence presque pas censurée...


Ci-dessous une photo de Bert Stein,
artiste photographe reconnu.


Ici je crois play-boy, certes, mais on en voit autant sur la plage depuis des décennies.

et puis...
C'est Maryline,
quand même,
tout le monde a déjà vu ces photos!


Bienfait pour moi,
depuis le temps que je me dis qu'il faut renoncer à FB qui n'est pas LE bon outil pour le beau...

Bonne fin de semaine à tous!


et faites plaisir à vos yeux,
parce qu'elle est belle,
parce que ce sont de belles photos.






vendredi 29 septembre 2017

« La parole a été donnée à l'homme
 pour cacher sa pensée. »
Stendhal

faire semblant
Paul Personne

jeudi 28 septembre 2017

Marine Landrot sur De Lillo, l'homme qui tombe.



Se souvenir ? La mémoire prend des formes curieuses : réduite à l'état d'objet (un sac trouvé dans les décombres, qu'une victime essaie de restituer à son propriétaire) ou de nom déformé (dans la bouche des enfants, Ben Laden est devenu Bill Lawton), elle se contorsionne en vain sur les cahiers des patients d'un atelier d'écriture thérapeutique. Oublier ? Impossible quand la violence de l'attentat propulse des éclats de chair humaine (des « shrapnels organiques ») dans le corps des survivants, jusqu'à les transformer en mosaïques de réincarnations des morts. Alors chacun s'absente de lui-même, avec l'impression « d'être une jupe et un chemisier sans corps », se surprenant « à penser non pas en unités claires, dures, reliées, mais à seulement absorber ce qui vient, sortant les choses du temps et de la mémoire, pour les lâcher dans un espace sombre ». Absurde, insécure, joueuse, glissante, la langue de Don DeLillo est fidèle à sa légende. On retrouve, dans ses dialogues brefs et lancinants, la désolation beckettienne qui a toujours imprégné ses romans. Mais L'Homme qui tombe a aussi la suavité abasourdie d'Hiroshima mon amour, de Duras. Depuis le 11 septembre 2001, Don DeLillo n'a rien vu à New York. Tout est resté en suspens, comme un souffle retenu.


Lucien Clergue

Lucien Clergue

Le musée Réattu est l’un des lieux fondateurs d’une discipline artistique aujourd’hui emblématique et synonyme d’Arles : la photographie. C’est à l’initiative de Lucien Clergue et de Jean-Maurice Rouquette, le conservateur du musée, que cette institution classiquement dédiée aux beaux-arts doit la naissance du premier département de photographies. C’était en 1965, le noyau historique se composait alors de donations spontanément accordées par les grands photographes du moment séduits par le projet. Aujourd’hui constituée de plus de 5 000 numéros, la collection n’a cessé de grandir au rythme et à la faveur d’un engagement sans faille au service d’un médium contemporain dont Lucien Clergue reste l’un des plus brillants ambassadeurs.
À l’origine d’une collection publique, mais aussi des Rencontres comme de la création de l’École nationale supérieure de la photographie, Lucien Clergue ira jusqu’à imposer la photographie au monde universitaire, soutenant une thèse d’esthétique saluée par Roland Barthes, tandis qu’en apothéose, il présidera en 2013 l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. Ce fonds est aujourd’hui inestimable tant par sa qualité que par sa pertinence historique. Lucien Clergue l’a enrichi de 360 photographies, héliogravures et documents qu’il a choisi d’offrir au musée Réattu, au gré des temps forts de sa carrière. Cet ensemble témoigne de son parcours et fait le sujet d’une exposition célébrant tout à la fois l’homme, l’oeuvre et l’histoire d’une discipline artistique. Un hommage que la ville et le musée Réattu organisent à l’occasion des 80 ans du photographe qui a fait d’Arles l’épicentre d’une actualité photographique internationale. ( http://www.museereattu.arles.fr/les-clergue-d-arles.html )

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue


Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien-Clergue

Lucien Clergue

Des tirages noir et blanc rangés dans des milliers de boîtes, titrées « Picasso », « Cocteau », « Saint- John Perse », « Brasilia »… Des appareils par-ci par-là sur les étagères, des affches de corrida sur les murs, des plafonds dont la peinture s’écaille avec grâce… Bienvenue chez Lucien Clergue, dans l’atelier qui jouxte sa demeure au coeur de la vieille ville, de sa ville, Arles. Lui d’habitude volubile, gentil bougon, n’est pas en forme en cette fin de journée estivale. Pourtant, la parole revient dès qu’il s’agit d’évoquer sa vie, sa chère Camargue et ses amis, ceux qui ont su déceler le photographe qu’il deviendrait. Il prend son souffle, boit un verre d’eau près de sa femme Yolande. Et sort de sa bouche une épopée aux côtés de géants du XXe siècle.
Comment en 1953, à 18 ans, plein d’aplomb, il aborde le dieu Picasso, qui sort des arènes arlésiennes, pour lui montrer à la va-vite quelques-uns de ses tirages, « des surimpressions d’une fille pour qui je devais avoir le béguin. Ce n’était pas terrible »… Picasso s’arrête, le regarde et dit à ce jeune homme frêle : « Il faut travailler, je voudrais en voir d’autres. » Clergue en parle, aujourd’hui encore, avec une pointe d’émotion dans la voix : « C’était magique. J’ai foncé chez moi et je m’y suis mis. » Lucien a des rêves de cinéma, de théâtre. Il s’arrange pour emprunter le Rolleifex ...
(Paris-Match.fr)

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue

Lucien Clergue












Gabrielle Corno
Andrew Herman, The Barrel, 1939


samedi 23 septembre 2017

Enivrez-vous


    Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. 

    Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. 

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » 

Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris, XXXIII



Sonja Blaess Eigelshoven