mercredi 1 mars 2017

Alain

« L'idée de l'expérience ne remplace nullement l'expérience.»
Alain



Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et adolescence[modifier | modifier le code]

Émile-Auguste Chartier est né le , à Mortagne-au-Perche, rue de la Comédie, au domicile de ses parents, Étienne Chartier, vétérinaire et Juliette-Clémence Chaline. Ses grands-parents maternels Pierre-Léopold Chaline et Louise-Ernestine Bigot sont des commerçants de Mortagne connus et très présents dans la vie communale. Alain a également pour cousin l’abbé Chaline, grâce à qui le sujet de la religion aura une place toute particulière dans son étude et sa réflexion philosophique. Il tient fondamentalement une grande part de son radicalisme de son père et de son grand-père.
En 1881, il entre au lycée d'Alençon où il passe cinq ans4. À cette époque, ses auteurs préférés sont HomèrePlatonRené DescartesHonoré de Balzac et Stendhal. Il lit le grec ancien mieux que le latin.
Se destinant d'abord à l’École polytechnique, il opte finalement pour une préparation littéraire qu'il effectue comme externe au lycée Michelet de Vanves à partir de 1886. Là, il fait la rencontre décisive du philosophe Jules Lagneau, qu'il reconnaît comme son maître5, et qui l’oriente vers la philosophie.

Professeur, militant et journaliste[modifier | modifier le code]

Après l'École normale supérieure, il est reçu troisième à l'agrégation de philosophie en 18926 puis est nommé professeur successivement aux lycées Joseph-Loth à PontivyDupuy de Lôme à Lorient7, à Rouen (lycée Corneille de 1900 à 1902) et à Paris (lycée Condorcet puis au lycée Michelet)8. Il s'engage politiquement du côté républicain et radical, donnant des conférences pour soutenir la politique laïque de la République. En 1902, après l'échec du candidat Louis Ricard dont il organise la campagne à Rouen, il se retire du militantisme politique, se consacrant aux universités populaires qui se sont créées à la suite de l'affaire Dreyfus et à l'écriture. À partir de 1903, il publie (dans La Dépêche de Rouen et de Normandie) des chroniques hebdomadaires qu'il intitule « Propos du dimanche », puis « Propos du lundi », avant de passer à la forme du Propos quotidien. Plus de 3 000 de ces « Propos » paraîtront de février 1906 à septembre 1914. Devenu professeur de khâgne au lycée Henri-IV en 1909, il exerce une influence profonde sur ses élèves (Simone WeilRaymond AronGeorges CanguilhemAndré MauroisJulien Gracq, etc.). Alain a également enseigné à partir de 1906 au Collège Sévigné, à Paris.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À l'approche de la guerre, Alain milite dans ses Propos pour la paix en Europe et refuse la perspective d'un conflit avec l'Allemagne dont il pressent qu'il serait d'une violence inédite. Lorsque la guerre est déclarée, sans renier ses idées, il devance l'appel et s'engage, fidèle à un serment prononcé en 1888 lorsque la loi de l'époque permettait aux enseignants d'être dispensés de service militaire. Acceptant le bénéfice de la dispense, il avait juré de s'engager si une guerre survenait, ne supportant pas l'idée de demeurer à l'arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.

Brigadier au 3e régiment d'artillerie9, il refuse toutes les propositions de promotion à un grade supérieur. Le 23 mai 1916, il se broie le pied dans un rayon de roue de chariot lors d'un transport de munitions vers Verdun10. Après quelques semaines d'hospitalisation et de retour infructueux au front, il est affecté pour quelques mois au service de météorologie, puis il est démobilisé le .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire