mercredi 12 septembre 2018

un joli "large vision"

L'homme qui fuyait le Nobel.
Patrick Tudoret


www.editionsdelaloupe.com


Quatrième de couverture:

Tristan Talberg, écrivain reconnu, se voit décerner le prix Nobel. Mais... il n'en veut pas. Misanthrope, en deuil d'une épouse aimée, il est pris de panique devant le vacarme médiatique provoqué par le prix et décide de s'enfuir de Paris. Réfugié chez des amis, traqué par la police qui pense à un enlèvement et par une meute de journalistes en quête d'un scoop, il doit encore fuir vers des horizons dont il ignore tout. Sur la route de Compostelle, il retrouvera le goût de vivre.

Bouleversant et drôle à la fois, c'est le roman d'un amour fou où s'entrecroisent récit et lettres à une femme aimée.

Patrick Tudoret est l'auteur d'une douzaine de roman et essais. L'écrivain sacrifié, vie et mort de l'émission littéraire (INA-Le bord de l'eau) a obtenu en 2009 le grand prix de la Critique et le Prix Charles Oulmont de la Fondation de France. 



Beaucoup de références et citations, un poil trop peut être d'autant plus que l'auteur se débrouille très bien de la poésie de ses propres mots.
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"Ah, la morale en littérature. Combien de fois nous sommes nous affrontés sur ce thème?  Fétu de paille, figure de rhétorique bancale, vaguement garante de notre bonne conscience ou une simple fiente de l'esprit? Comme le dirait Oscar Wilde: il n'y a pas de livre moral ou immoral! Il y a des livres bien ou mal écrits; ... enfin je pensais que le nobel était réservé aux écrivais vivants, or voilà bien longtemps que j'ai rompu avec cette engeance-là."
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"... il avait tordu le nez, accéléré le pas et s'était fendu d'une sentence qu'il voulait définitive, empruntée à Stendhal par Nietzsche (mais l'éhonté plagiaire à catogan n'a pas eu la correction de citer ses sources) : "La seule excuse de Dieu c'est qu'il n'existe pas." " 
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Après l'écoute de "L'orféo" de Monteverdi...
"Le fer incandescent de la mémoire fait que je ne peux, aujourd'hui, écouter une de nos pages favorites sans en être ému aux larmes ou même terrassé par l'émotion. Moi qui me pensait indestructible...

L'homme dispose de trois armes de construction massive: l'art, l'amour, le sacré. Et le reste n'est rien, rien de rien, nada, comme dirait Jean de la Croix.
A toi,
Tristan "
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"Avant de repartir, je soumet à ta sagacité cette sentence de Djalâl ad-Din Rûmî, grand mystique soufi: 
"La vérité est un miroir brisé tombé de la main de Dieu. Chacun en ramasse un fragment et croit que toute vérité s'y trouve."
Il importe donc de marcher, de marcher encore.
Tout à toi,
Tristan"

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"...je ne sais toujours pas grand-chose de ce monde. Enfin je n'ai peut-être pas gravi beaucoup d'échelons de l'échelle sainte de Saint Jean Climaque, mais, comme Bernanos, je sais au moins une chose: l'enfer c'est de ne plus aimer.
A toi,
Tristan"


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